Dirigeons-nous ...
... un peu plus au nord, dans les Côtes d'Armor cette fois, et arrêtons-nous à Pontrieux, joli village au fond
de l'estuaire du Trieux. Ce qui fait la renommée de Pontrieux ce sont ses lavoirs, ils sont au nombre de 50,
décorés, fleuris, et mis en scène. On les voit très peu de la rue, le seul moyen de bien les découvrir est la
barque électrique, de jour ou en nocturne.
Pontrieux était autrefois le deuxième port des " Côtes du Nord ", le commerce y était florissant, et la population aisée. Comme tout le monde les notables, souvent porteurs de beaux linges et de belles
dentelles, devaient faire laver leurs effets.
La bourgeoisie locale habitait des maisons avec façade en granit bordant la rue principale, et entretenait un personnel de maison important : cochers, cuisinières, lingères, femmes de ménage… et pouvait avoir une laveuse à demeure ou en faire venir une à la journée pour l’entretien du linge.
Pontrieux possédait 5 lavoirs publics mais ces familles, qui disposaient d'un accès au Trieux, ont préféré
faire construire leurs propres lavoirs. Comme cela leur linge ne pouvait pas être vu ou mélangé avec celui de n'importe qui. En outre, elles ne souhaitaient pas que leurs lavandières réunies dans un lavoir public racontent les anecdotes de la famille.
Pour certains leur architecture se démarque avec la volée de marches qui permettait de se positionner en fonction de la montée du Trieux. Ils étaient protégés par des murs de pierre et une toiture en ardoise, à l’extrémité des propriétés, au fond du jardin.
Les plus riches demeures possédaient un étage à leur lavoir, ce qui donnait l'occasion au propriétaire de profiter du calme et de la quiétude des berges du fleuve. Pour d'autres cette pièce supplémentaire était destinée au logement de la lavandière lors des grandes lessives.
Les promenades en barque se font de fin mai à septembre. Les barques, propulsées par un moteur électrique très silencieux, sont menées par des "pilotes-guides" dont les explications permettent de découvrir l’historique des lavoirs, la société pontrivienne de l’époque, et la vie des lavandières ou laveuses.
Il y a une vintaine d’années ces lavoirs étaient presque tous en ruine. C’est une association de riverains qui s’est constituée en 1991 pour la sauvegarde de ce patrimoine qui les a restaurés progressivement. Ces restaurations ont été possibles grâce à des subventions mais aussi avec la participation financière des propriétaires de l’association, ainsi qu’aux promenades en barque ou à la fête des lavoirs du 15 août.
( source texte Marinelle Balades Photos )
A demain pour les défis du samedi.
Belle fin de semaine à toutes et tous !