Le lait
Le 11 janvier j'ai publié un billet avec cette photo pour le Lundi Soleil de Bernie ...
Le mot " châne " , ou chane, vous a interpellés. J'avoue que je m'étais focalisée sur l'objet, et pas sur la pancarte, sinon je me serais de suite aperçue qu'une chane à lait ... ça n'est pas du tout ça, mais plutôt ça ...
( photo du net, mais on m'avait offert la même à mon mariage ! )
Chane, ou parfois canne, est un mot typiquement normand. C'est une grande cruche en cuivre jaune à panse rebondie, avec une ou deux anses, au col étroit sur lequel vient s’adapter un bouchon de cuivre muni d’une poignée. La cane servait au transport du lait. Remplacée ensuite par des bidons en fer ou en aluminium de 20 litres, et maintenant par des tanks à lait.
La " traite des vaques " ( vaches en normand, vous l'aurez deviné ), carte trouvée sur le net.
(assiette de François Enault, collection Alain Lenoir, L'Épicerie Parisienne à Bricbé, normand de Bricquebec)
Comme je vous l'ai dit plus haut on a ensuite utilisé des bidons de 20 litres pour transporter le lait ...
( photos du net )
Plusieurs d'entre-vous se sont souvenues du lait qu'elles allaient chercher à la ferme avec une timbale, je l'ai fait également, et je m'en souviens comme si c'était hier ...
( photo du net )
Et la fermière versait le lait avec des mesures en fer blanc ou en aluminium, sur cette photo vous en avez 4 mais il en existait 7 ( 1cl, 2cl, 5cl, 1dl, 2dl, 1/2l, 1l ). Le manche servait à la préhension mais aussi à accrocher sur le rebord du bidon de lait. La marque SEB en a entre autres produit.
( photo du net )
Je possède deux de ces mesures, les deux plus grandes, qui me servent pour ranger mes couverts.
Tous ces bidons et timbales portent des noms différents suivant les régions et les pays :
- Berthe dans le Rhône
- bouille en Suisse romande
- bure ( bidon de 50 litres ) dans l'est de la France
- boille en Suisse
- biche dans le Massif Central
- brochon en Lorraine
J'espère que ces précisions vous auront intéressés. Je ne résiste pas à terminer ce billet avec ...
Johannes VERMEER, La Laitière, peint en 1660
Ainsi que ...
Jean de la FONTAINE, La laitière et le pot au lait, 1678
Illustration de Gustave DORÉ
" Ah ! Le bon et doux lait qu'enferme
La Canne au ventre rebondi
Causez, Jasez, mais à la ferme
Laitières, rentrez pour midi. "
Henri ERMICE
A demain pour les défis du samedi.
Belle journée à toutes et tous !
Au bord de la mer ...
... dans les villes et les villages, on trouve beaucoup de choses qui se rapportent à la navigation. Des ancres sur du bois, de la pierre, ou même de vraies ancres rouillées auxquelles, personnellement, je trouve beaucoup de charme. Et dans les églises de ces villes et villages des bateaux votifs, exposés comme ex voto. Cette pratique d'exposer des maquettes de bateaux dans les églises provient du Moyen-Âge, ils sont construits et donnés aux églises par les communautés de marins pour se placer sous la protection divine. Ce type de maquettes, souvent de facture très fidèle à l'original, est suspendu de façon bien visible au centre de la nef de l'église.
Abbaye de Landévennec
église de Brouage ( Charente-maritime )
port de Diélette ( Manche )
église de Quillebœuf ( Eure )
église de Camaret sur Mer ( Finistère )
église de Piriac sur Mer ( Loire-Atlantique )
sur une maison de Quillebœuf ( Eure )
Voila, nous sommes vendredi, jour du poisson, quoi de mieux que de parler mer, marins, navigation, et bateaux ...?!!! 😉
Belle journée à vous !
Changeons ...
... totalement de sujet, je vous emménerai une dernière fois à Moncontour mardi prochain. Je vais vous faire découvrir une des plus vieilles foires de France qui se déroule chaque année dans ma ville le premier week-end de mars. Appelée successivement Foire des Cendres, Foire du 5 Février, Foire aux Pépins, elle se nomme aujourd'hui Foire aux Arbres et aux Plantes. Et c'était cette année la ... 560ème ! Elle a été créée en 1459 et a eu lieu chaque année depuis, que ce soit pendant les guerres de religion, la révolution, ou les multiples conflits qui ont frappé le pays et la région. A la base on y trouvait surtout des pommiers ( on est en Normandie ! ) et des poiriers, mais petit à petit le choix s'est étoffé et on trouve aujourd'hui des arbres et arbustes d'ornement, des fleurs annuelles et vivaces, des plantes aromatiques, des bulbes, et de quoi décorer nos jardins. Des ateliers et des bourses d'échanges sont organisés, des écoles horticoles sont présentes, et cette foire remporte chaque année un franc succés ! Place aux photos, désolée il y en a beaucoup !
Extrait d'un article du journal Le Normand, paru en 1842 :
" La ville s'est éveillée, elle est devenue animée et bruyante. Chacun disait que de longtemps on n'avait pas vu autant de monde circuler et bourdonner dans Lisieux, le ciel était beau, l'air aussi tiède que la veille (...) Ce fut l'une des plus belles, des meilleures Foires qui se sont tenues à Lisieux ce jour-là (...) La population des villages environnants y était accourue en foule : les hommes avec leur blouse neuve, les femmes avec leurs coiffes les plus hautes et les plus brillantes ..."
Belle fin de semaine à toutes et tous !
Tout près de Salers …
… petite visite aux Burons de Salers !
Un buron est un bâtiment en pierre couvert de lauzes ou d'ardoises que l'on trouve sur les pâturages en altitude . Il sert à loger les buronniers , et à abriter la fabrication du fromage lors de l’estive qui dure de mai à octobre .
Dans ce buron on découvre l'histoire de la famille Labounoux qui a été la première à créer l'apéritif à base de Gentiane en 1885 ,et dans un autre tout près on nous explique la fabrication des fromages Salers et Cantal , et on nous présente la race de vaches Salers . Bien sûr on peut déguster … et même manger, par exemple un délicieux aligot avec ce paysage devant les yeux …
Quelques spécialités de la famille Labounoux … enfin de ses descendants !
Je vous recommande le Birlou , c’est une liqueur à base de pomme et de châtaigne , délicieuse nature mais un peu sucrée , moi je la bois en kir !
Le Birlou
La saveur de la pomme,
Le mystère de la châtaigne…
La boisson des dieux d'Auvergne !
Excellente journée à vous !
Tous aux abris …
… il pleut !!! Et les abris … ce sont des parapluies , bien sûr ! Et pas n’importe lesquels , non , non , pas ceux de Cherbourg … ceux d’Aurillac !
Photo prise à Salers , désolée pour la qualité , trop de soleil !
Capitale historique du parapluie , Aurillac est à l'origine de plus de la moitié de la production française , ce qui représentait 250 000 unités en 1999, et fournissait 100 emplois . Cette industrie a subi plusieurs décennies de déclin à la fin du XXe siècle . Pour se renforcer, les fabricants de parapluie aurillacois se sont regroupés en 1997 au sein d'un GIE et d'un label , L'Aurillac Parapluie .
Celle-ci est prise … à Aurillac même !
Légende du parapluie d’Aurillac trouvée ici !
La légende veut que la Jordanne , rivière qui traverse notre ville millénaire , charrie des paillettes d’or. Cet or était échangé sur place contre du cuivre que rapportaient d’Espagne les pèlerins du nord de l’Europe revenant de St Jacques de Compostelle . Ainsi naquit dès le Moyen Age à Aurillac une tradition de batteurs de cuivre . A partir de ce cuivre , les artisans locaux réalisaient les pièces métalliques telles que le coulant, la noix , les aiguillettes , entrant dans la fabrication du parapluie . De leur côté, les éleveurs cantaliens qui allaient en Espagne vendre leur bétail , ramenaient de la toile de coton à partir de laquelle furent faites les premières couvertures . Tout était donc réuni pour faire d’Aurillac le berceau du parapluie .
( Images trouvées sur le net )
Belle journée à toutes et tous
… sans parapluie de préférence !!!
Joyeuses Pâques . . .
. . . à toutes celles et tous ceux qui les fêtent , à tous les autres un excellent dimanche !
Un lamala , tradition alsacienne qui permettait aux ménagères et aux boulangers de se débarrasser du stock d'oeufs accumulés tout au long du Carême . Il est traditionnellement en forme d'agneau , mais on trouve aussi des moules en terre cuite en forme de lapin ! J'aime les traditions de nos régions , et comme je n'en connais aucune en Normandie je m'approprie celles des autres , j'ai réalisé celui-ci l'année dernière , pas le temps cette année . . .
Conques . . .
. . . un séchoir à châtaignes , appelé clède ou bien secadou suivant les régions . Ces édifices ont toujours un étage , en bas on entretient un feu de bogues qui doit fumer sans flammes , et chauffer modérément mais continuellement . A l'étage un plancher percé de trous ( d'où le nom de claie qui a donné clède ) supporte la récolte de châtaignes qui est entassée sur 50 cm d'épaisseur . Tous les jours le feu est entretenu et les châtaignes retournées , elles sont sèches au bout de 3 à 6 semaines . On en retire ensuite la peau pour obtenir les châtaignons blancs qui se conservent secs et peuvent être moulus en farine ou servir à faire le badjana , soupe des Cévennes avec ou sans légumes . . .
Une autre photo prise d'en bas . . .
Joyeuses Pâques !!!
Et j'ai choisi la photo de ce petit lamala réalisé l'année dernière ! C'est encore une tradition alsacienne, le mien est un lapin mais il est plus souvent un agneau, il est cuit dans un moule en terre cuite, et il est dégusté le matin de Pâques au petit-déjeuner, ou on l'offre aux enfants au retour de la messe. Après le temps du Carême, ce biscuit, riche en oeufs proscrits durant cette période, permettait d'écouler le stock accumulé avant Pâques ! Cette recette daterait du début du 16 ème siècle ...
JOYEUSES PÂQUES A TOUS ET TOUTES !