Comme promis ...
Avant de commencer trois petites choses à vous dire.
- Avez-vous remarqué que sur la vidéo de lundi ça n'est pas Édith Piaf qui chante " La vie en rose " mais Marianne Michel ...? A l'origine la chanson avait été écrite pour elle, mais comme elle a immédiatement rencontré un gros succès Piaf l'enregistra à son tour en 1946.
- Parlons des commentaires maintenant ! Depuis pas loin d'un mois ils ne s'affichent pas quand on clique sur "Publier", mais en rechargeant la page ... miracle ils y sont !
- Et enfin n'oubliez pas vos photos de ponts, moulins, ou pigeonniers pour nos Collections de lundi prochain.
&&&&&&&&&&&&&&&&
... nous voici en Normandie, et plus précisèment dans l'Eure, dans un petit village de 150 habitants près
de la Seine et pas très loin de Quillebeuf, sur la Route des Chaumières, Aizier. Rien d'exceptionnel mais quand
même quelques petites choses intéressantes. Ce village est un ancien port gallo-romain où aboutissaient les
voies antiques menant à Lillebonne.
L'église Saint-Pierre
La tour, qui est un bel exemple de construction étagée, et l'abside en cul de four ( en forme de demi coupole, rappelant la forme du four à pain ) datent du XIIème siècle, ainsi que la plus grande partie du mur nord. Ils sont bâtis en pierre de Caen. La nef, reconstruite et amputée d’un bas-côté, parait disproportionnée par rapport aux deux principaux éléments romans subsistants.
Croix
Cette croix datée de 1522 se trouve dans le cimetière d'Aizier, elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 28 avril 1965.
Pierre trouée
Lors du creusement de la route descendant au quai de Seine à la fin XIXème siècle, les ingénieurs ont découvert des dalles laissant supposer l’existence ancienne d’une allée couverte. La pierre trouée, dite "dalle à trou d’homme ", se trouvait dans le talus de la propriété d'un particulier qui en fit don à la commune. D’autres pierres énormes, trouvées aux environs de l’église, furent malheureusement cassées pour être employées dans des constructions. Cette dalle de calcaire percée d’un trou rond, le " trou aux âmes ", était obturée d’un bouchon en pierre de forme légèrement conique d'un diamètre est de 47 à 53 centimètres. Le bouchon, dit-on, a été incorporé dans la construction de la route. Elle daterait de 2000 ans ( panneau sur place ) ou de 4000 ans ( site de la commune ) avant Jésus Christ.
Hôtel des Voyageurs
Situé dans la verdure il proposait une grande salle accueillant noces et banquets, on y dansait le soir. Plus tard le propriétaire fit construire un garage avec une fosse pour les automobilistes de plus en plus nombreux. Les dames jouaient au croquet sur la pelouse, et les hommes allaient à la pêche aux anguilles dans les marais. Monsieur Le François, bon cuisinier, faisait griller les poissons sur un feu de bois et les servait largement arrosés de crème. L’hôtel fut ensuite transformé en salle des fêtes avant d’être vendu en maison d’habitation.
Chaumière
Cette petite chaumière située sur le quai de Seine est en réfection. Le bâtiment a été remis en état récemment, et le chaume a été retiré pour installer une sous-toiture rendant le bâtiment totalement hors d’eau. La couverture sera remise dès que possible.
Maladrerie Saint-Thomas-Becket
Juchée sur la colline boisée surplombant Aizier, forcément à l'écart du village, c'est une ancienne léproserie datant du XIIème siècle. Elle a accueilli à partir de 1180 et durant 350 ans des malades de la lèpre, rarement plus de 10 en même temps. Ne subsiste aujourd'hui que le pignon du mur est de la chapelle Saint-Thomas de Cantorbéry. Les lépreux venaient y entendre la messe, pour éviter toute contagion ils devaient être séparés des habitants du village. La maladie était sans remède, elle frappait au hasard riches seigneurs ou pauvres paysans. Les biens-portants considéraient la lèpre comme une punition de Dieu pour des fautes cachées. Les lépreux vivaient dans des cabanes ou sur des barques que l’on devait brûler tous les 4 ans. Leurs enfants étaient baptisés sous les fonds baptismaux. Leur linge devait être lavé 4 fois et de nuit dans la rivière.
Abandonnée durant 3 siècles la chapelle fut rachetée en 1962. Avec l'aide d'une banque et des scouts d'Europe furent entrepris le nettoyage de la végétation, la sauvegarde et la consolidation des ruines. En 1992 la chapelle fit l’objet d’une inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. En 2008 la première campagne de fouilles permit de mettre à jour autour de la chapelle un ensemble de bâtiments et une nécropole. Un parcours d’interprétation d’une durée de 45 mn est opérationnel depuis 2014 et permet, pour celui qui l’emprunte, de ressentir ce qu’a pu être la vie au sein d’une léproserie du Moyen-Âge.
La mare
La tradition orale colporte que la mare, dotée de vertus curatives, permettait aux baigneurs de guérir des fièvres paludéennes. Il est probable que la mare a servi aux occupants de la léproserie pour leur usage quotidien.
( sources panneaux sur place et Commune d'Aizier )
A demain pour tout autre chose.
Excellent mercredi à vous !