Nous restons ...
... au même endroit, juste au sud d'Échillais dans le bourg de Saint-Agnant. Ici LA chose à voir c'est le pigeonnier de Montierneuf. Avant de vous le montrer je dois vous expliquer son origine. Il dépend en effet d'un prieuré fondé vers 1072 par les moines de l'abbaye de Vendôme. Après 1539, devenu prieuré-seigneurie, toutes les terres et marais avoisinants furent mis en valeur. On fit partiellement reconstruire et agrandir le monastère, on le dota d'une enceinte fortifiée dont il reste la porte d'entrée, et on fit édifier un pigeonnier. Au début du XVIIème siècle les nouveaux moines de la congrégation de Saint-Maur assurèrent la relève sans parvenir à retrouver l'ancienne prospérité. L'église, ruinée, ne fut pas reconstruite. A la Révolution, le prieuré fut vendu en trois lots et les bâtiments disparurent peu à peu. Il ne reste aujourd'hui du prieuré que des vestiges qui sont dans une propriété privée.
Le porche fortifié est doté de portes cochère et piétonne. Il était autrefois crénelé ( il reste les consoles supportant à l'origine le chemin de ronde ) et flanqué d'une échauguette, presque totalement détruite.
Ci-dessous l'inscription au-dessus de la petite porte MOVSTIERNEVF, sachant qu'à cette époque U et V n'étaient que les deux apparences d'une même lettre ( voir ici ). Moustier-Neuf, du latin Monasterium Novum, désigne un monastère récent, le nom ayant un peu évolué par la suite devenant Montierneuf. Il existe également une abbaye de Montierneuf à Poitiers.
Le pigeonnier
C'est l'un des plus beaux pigeonniers de France, construit en pierre de taille et de vastes proportions ( 35 m de circonférence, et 18 à 20 m de hauteur ). Édifié au XVIème siècle il est un chef d'oeuvre de la première Renaissance avec une grande richesse ornementale. Il possède des randières ( corniches constituée d'un alignement de pierres plates ) entre-autres pour empêcher les prédateurs de pénétrer dans l'édifice. L'élevage des pigeons avait pour but essentiel la récupération de la fiente, riche engrais phosphaté appelé colombine.
La coupole est surmontée d'un lanternon constitué de 8 colonnes cannelées avec chapiteaux à décors floraux finement sculptés.
Ce pigeonnier comporte 2959 nids ou boulins, chacun étant travaillé en pierre de taille et prévu pour un couple de pigeons. Privilège seigneurial, le nombre de boulins était en principe proportionnel à la surface de terres appartenant en propre au seigneur. Ce droit n'a pas été respecté ici ce qui a entraîné une fermeture ultérieure d'un certain nombre de boulins.
La porte par laquelle on entre dans le pigeonnier, l'inscription juste au-dessus indique la date du 19 novembre 1598, impossible de savoir ce que signifient les autres chiffres et lettres.
La municipalité et le propriétaire ont réussi dans les années 90 à réhabiliter ce pigeonnier qui, effondré depuis plusieurs décennies, était à l'état de ruine, et avec l'aide de l'architecte des bâtiments de France. Il est classé monument historique depuis 1951.
Si vous désirez voir des photos des ruines de l'abbaye courrez sur cette page du Ministère de la Culture, elles sont à droite, il vous suffit de les faire défiler avec les flèches.
A demain pour le 14 juillet, et des reflets.
Excellent mercredi à vous !