Nous sommes ...
... le 11/11 et il est 11 h, il y a 100 ans les combats cessaient ... Comme promis un billet un peu différent pour le centenaire de cet armistice de 1918. Je vais vous parler de Léon ... non, pas le bébé dont j'ai fait la connaissance il y a 15 jours, Léon est mon arrière-grand-père ! En vous parlant de lui, c'est ma façon à moi de rendre hommage à tous ces hommes qui se sont battus lors de cette " grande guerre " qui a fait tellement de victimes, et quand je dis victimes je parle des morts bien sûr, mais aussi de tous les blessés, et de tous ceux qui sont revenus sans une égratignure mais traumatisés ...
Je crois qu'aucune famille n'a été épargnée, et certaines ont même perdu 2 ou 3 des leurs, il suffit pour cela de regarder les noms sur mes monuments aux morts ...
Mais revenons à Léon ! Quand il a été mobilisé il avait 37 ans, et il laissait derrière lui sa femme Victoria, Marie-Madeleine ma grand-mère âgée de tout juste 9 ans, et Louis son petit frère d'à peine 8 ans ...
Léon et Victoria étaient jardiniers dans un petit " château " ( je mets entre guillemets car pour moi c'est plus un manoir qu'un château ! ) près de Lisieux, et la propriétaire, Laure Brouardel, artiste peintre avait fait le portrait de Léon, portrait qu'elle n'a pas signé car elle n'en était pas satisfaite, il est vrai qu'il n'est pas très ressemblant.
Il trône aujourd'hui dans le séjour de ma maman ...
Léon a fait d'abord partie du 20ème RIT ( régiment d'infanterie territorial ) puis du 52ème RIT ( les RIT étaient composés d'hommes âgés de 34 à 39 ans ), avant d'intégrer en janvier 1917 le GBD ( groupement brancardiers de division ) section " infirmiers militaires ". C'est dans la forêt de Hesse dans la Meuse qu'il sera gravement blessé au bras droit en novembre 1917, il sera évacué le 29 novembre, soigné, puis envoyé dans un hôpital auxilliaire au Puy jusqu'en mars 1919.
Et il sera libéré de toutes obligations militaires en ... 1926 !
J'ai la chance de posséder le casque et le quart de Léon, ainsi que les cartes qu'il envoyait à Marie-Madeleine du front, puis après du Puy, ce sont à mes yeux des trésors, ils sont la mémoire de ma famille du côté de mon papa ... mais que deviendra tout ça après moi, puisque ça n'intéresse aucun de mes enfants ...?
Voila c'était mon modeste hommage à tous ces hommes qui sont partis un jour d'août 1914 " la fleur au fusil " pensant être de retour pour Noël ... on connaît la suite ... Oui vous avez évidemment raison, il faudrait que celà serve d'exemple, hélas 21 ans plus tard on remettait ça ... Tant que certains hommes seront assoiffés de pouvoir et d'argent, que d'autres voudront imposer leurs croyances et leurs idées ... en gros tant que les hommes seront des hommes ... je ne crois pas que ça s'arrêtera, je sais je suis pessimiste, mais je pense être réaliste ...
Quelques citations de poilus :
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sang ne font plus qu'un.
Ferdinand Gilson
Je ne vois pas pourquoi j'aurais une médaille, alors que les camarades qui sont restés là-bas n'ont même pas eu droit à une croix en bois.
Louis de Cazenave
Aux générations futures, je dirais : soyez les messagers de la paix...Soyez les passeurs de la mémoire de la Grande Guerre, car cette tragédie ne devra jamais être oubliée. Sinon elle risque de recommencer.
Charles Kuentz
Excellent dimanche à vous !!!
Je vous retrouve samedi prochain.